26 mars – Macron est en guerre, nous sommes en lutte
08/07/2020
Macron n’en finit plus de saluer et remercier de façon appuyée les agent-es du service public qui sont au premier plan de la lutte contre l’épidémie, ceux et celles qui sont aujourd’hui sur les lieux de travail. Il annonce un grand plan d’investissement dans notre système de santé, une revalorisation des carrières pour ses personnels, une prime pour les soignant-es et les fonctionnaires mobilisé·es. Mais s’il parle de guerre, c’est qu’il demande des sacrifices, dans un grand élan d’unité national qui laisse songeur…
Si nous sommes concerné·es par cette épidémie et son éradication, nous ne sommes pas toutes et tous à la même place
Il y a ceux et celles qui donnent des ordres aujourd’hui
contradictoires : restez chez vous et allez travailler (y compris pour
aider les agriculteur·trices).
Il y a ceux et celles qui gardent le nez sur la production et les
profits quelles que soient les conséquences pour nous qui travaillons.
Il y a ceux et celles qui décident par ordonnance la remise en cause des
congés et la dérogation aux durées maximales de travail.
Il y a ceux et celles qui ont sabré les services publics et celui de la
santé depuis des années. Et particulièrement ce gouvernement qui a
refusé d’écouter les professionnel·les de santé, tous métiers confondus
alors qu’ils et elles étaient mobilisé·es, en grève, dans la rue depuis
des mois.
Il y a ceux et celles qui veulent faire croire que si le virus circule,
ce sera la faute des habitant·es des quartiers populaires notamment, qui
ne font pas les gestes barrières, alors qu’eux-mêmes ont décidé le
maintien d’élections dans un contexte de propagation du virus et sont
par ailleurs nombreux à être contaminé·es au parlement ou au
gouvernement .
Mais il y a aussi celles et ceux qui, nombreux et nombreuses, sont à
chaque instant présent·es pour soigner en ville ou dans les Ehpad,
alimenter, éduquer, transporter, fabriquer, nettoyer, rechercher, faire
tourner les commerces et services bancaires et tout ce qui est
indispensable pour faire tenir le monde encore debout.
Et il y a ceux et celles, la plus grande masse, qui travaillent, élèvent
leurs enfants, tentent de garder les contacts avec les membres de leur
famille et des ami·es isolé·es, de prendre soin des autres et
d’eux-mêmes.
Macron ne donne pas la réponse à ces questions
Quel dégât aura-t-il fallu pour que le gouvernement parle d’un plan d’investissement massif à l’hôpital ?
Comment le croire plus que lors de ses précédents plans qui n’ont pas été suffisants pour rattraper la situation actuelle ?
Qui est responsable de cette situation ?
Nous avons des revendications
Pour aujourd’hui, il est nécessaire :
De
prendre toutes les mesures de protection des salarié·es, ce qui veut
dire ne conserver que les activités essentielles et ce sont les
organisations syndicales avec les salarié·es qui les connaissent
vraiment.
De donner tous les moyens de protection pour ceux et celles qui travaillent.
De cesser toute distribution de dividendes et de réorienter la politique fiscale en faisant contribuer les plus riches.
Puisque
les salarié·es sont salué·es, de commencer par respecter le Code du
travail tel qu’il est et les droits de tous et toutes y compris des
employé·es de la sous-traitance et des intérimaires, d’interdire les
licenciements et les ruptures abusives de périodes d’essai.
Pour demain, il faut :
Un plan de développement des services publics, l’arrêt des suppressions de postes et de moyens.
La
revalorisation des salaires de toutes les professions aujourd’hui mises
à mal et qui sont parmi les plus mal payées dans ce pays, en étant de
plus les professions les plus féminisées.
Donner une priorité à la protection sociale de haut niveau pour l’ensemble de la population.
Une
réorientation de nos économies vers les besoins essentiels et de vrais
politiques pour une transformation écologique, sociale, et féministe de
la société.
En lutte contre le virus… et nos adversaires d’hier, d’aujourd’hui et de demain